dimanche 8 avril 2012

Cérémonie de mariage de Ron et Terry (le texte)

Mes deux amis Terry et Ron se sont mariés le 10 mars. Ci-dessous je vous présente le texte de la cérémonie, avec l’aimable autorisation du couple, bien sûr, et du Dr Ralph Blair, qui l'a écrit.

Nous nous rassemblons aujourd’hui sous le regard de Dieu, et en présence de vous qui sont aussi des témoins, pour proclamer l’alliance de mariage entre Ron et Terry – leur complet et fidèle amour pendant les hauts et les bas qu’ils ont vécus ensemble.

Dans le livre hébraïque des Commencements, on lit que le Seigneur Dieu créa l’univers entier. Et après chaque étape successive de la création, le seigneur Dieu déclara que c’était bon. Et finalement, Dieu créa la couronne de la création : un être humain. Une fois de plus, Dieu dit : « C’est bon ». Et l’être humain apprécia la compagnie de son Créateur et prit plaisir au reste de la création. Mais alors, pour la toute première fois, Dieu dit : « Il y a quelque chose de pas bon. Il n’est pas bon que l’être humain n’a pas de compagnon humain. Je lui donnerai donc la compagnie d’un autre être humain ». Et c’est là ce que Dieu fit. Et l’humain s’exclama joyeusement : « Voilà enfin, os de mes os et chair de ma chair » – mais quelle altérité fascinante ! (Genèse 1 & 2)

Quelques siècles avant la naissance de Jésus, un sage hébreu a écrit ces paroles affirmant la valeur de l’intimité entre humains :

Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail. Car, s’ils tombent, l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever ! De même, si deux couchent ensemble, ils auront chaud; mais celui qui est seul, comment aura-t-il chaud ? Et si quelqu’un est plus fort qu’un seul, les deux peuvent lui résister. (Ecclésiaste 4:9-12)

Avant de commencer son ministère, Jésus a été invité à assister à des noces à Cana, en Galilée. Sa mère et quelques amis ont aussi été invités. Et bien que les Juifs ascétiques dédaignaient le mariage, pour la plupart des Juifs, les mariages étaient de festives et heureuses célébrations qui pouvaient durer pendant des jours.

À un moment donné, il ne resta plus de vin. Cette erreur de calcul n’était pas seulement gênante pour l’hôte, mais les invités pouvaient la prendre comme une insulte, ce qui pouvaient même donner lieu à une action en justice. Quand sa mère lui chuchota ce problème, Jésus dit, avec du désintérêt apparent : « Je le vois. Ce n’est pas le moment de me dévoiler ». Cependant, comptant sur la ingéniosité de son fils et confiante qu’il ferait la bonne chose, Marie dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira ».

Jésus leur dit de remplir d’eau quelques jarres. Il leur dit alors d’en prendre un peu et d’aller l’apporter au chef sommelier. Après l’avoir goûté, le chef sommelier déclara que c’était le tout meilleur vin et se demanda pourquoi on ne l’avait pas servi plus tôt. Pourtant, encore mieux que ce vin nouveau était le fait que, suite à son signe d’autorévélation, les amis de Jésus étaient convaincus de lui faire confiance pour plus de changer l’eau en vin. (Jean 2)

Or, certains croyants ne croient pas que Jésus aurait changé l’eau en alcool. Ils prétendent qu’il changea l’eau en jus de raisin. Ils ont tort. Un chef sommelier ne se vanterait jamais de jus de raisin. Et les non-croyants ne pensent pas que Jésus changea l’eau en quoi que ce soit parce qu’ils prétendent qu’il ne le pouvait pas. Et ils ont tort. Et beaucoup de croyants de nos temps pensent que Jésus n’assisterait jamais à un mariage de même-sexe – encore moins y donnerait sa bénédiction. Eh bien, ils ont tort aussi. Jésus est présent ici, aujourd’hui, comme il l’a toujours été dans la relation de Terry et Ron.

Au printemps en 55 apr. J.-C., l’apôtre Paul a écrit aux chrétiens à la ville de Corinth. Il a écrit sur l’amour. Mais bien que nous n’avons qu’un seul mot pour exprimer « l’amour » en anglais, le grec au temps de saint Paul en avait plusieurs. Il choisit un mot négligé, agapé, et le donna le sens de l’amour le plus riche que le monde a jamais su. Agape n’est pas simplement un sentiment. Agape est un engagement persévérant, un amour par choix, un amour en action qui cherche le bien-être d’un autre.

On lit souvent ces mots de Paul dans les mariages, bien qu’ils ne centrent pas sur le mariage en tant que tel. Ses mots sont pertinents pour le mariage et pour beaucoup plus. Voilà ce qu’il écrit :

Si je parle avec éloquence – même dans le langage des anges – mais si je le fais sans amour, je ne fais que beaucoup de bruit. Je pourrais avoir une grande perspicacité dans la volonté même de Dieu, savoir tout sur tout et même avoir la foi à déplacer les montagnes, mais si je fais tout cela sans amour, je ne suis rien. Si même je sacrifiais tous mes biens, et jusqu’à ma vie, pour aider les autres, au point de pouvoir m’en vanter, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien.

L’amour est patient, il est plein de bonté, l’amour. Il n’est pas envieux, il ne cherche pas à se faire valoir, il ne s’enfle pas d’orgueil. Il ne fait rien d’inconvenant. Il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’aigrit pas contre les autres, il ne trame pas le mal. L’injustice l’attriste, la vérité le réjouit. En toute occasion, il pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère.

Donc, l’amour ne périt jamais. Les prophéties, les langues, la connaissance ? Tout cela disparaîtra. Ce que nous connaissons à présent ne sont que des bribes passagères. Quand toute la réalité aura été révélée, ce qui est incomplet sera remplacé. Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais et je raisonnais en enfant. Une fois devenu homme, je me suis défait de ce qui est propre à l’enfant.

Aujourd’hui, certes, nous ne voyons que d’une manière indirecte, comme dans un miroir. Alors, nous verrons directement. Dans le temps présent, je connais d’une manière partielle, mais alors je connaîtrai comme Dieu me connaît.

En somme, trois choses demeurent: la foi, l’espérance et l’amour, mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour. Ainsi, recherchez avant tout l’amour. (1 Corinthiens 13)

Neuf ans plus tard, Paul a écrit aux Ephésiens, recommandant cet amour agapé comme la base de chaque mariage chrétien – mutuellement se soumettre les uns aux autres par révérence pour le Christ. Il a dit que c’est un tel amour sacrificiel qui permet que les besoins de les deux personnes soient satisfaits en communion l’un avec l’autre et que c’est un portrait du mariage entre le Christ et les gens de toutes périodes, de toutes cultures et de toutes races – Juifs ainsi que Gentils – tous purifiés et faits saints comme l’Epouse du Christ pour toujours. (Ephésiens 5:21-33) Et en citant le prophèt hébreux, Ésaïe, dans encore une autre lettre aux Corinthiens Paul l’a écrit : « ce qui l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, ce que l’esprit humain n’a jamais soupçonné, mais que Dieu tient en réserve pour ceux qui l’aiment ». (1 Corinthiens 2:9, Ésaïe 64:4)

Bien sûr, Paul a adapté ses images à la compréhension du rôle des sexes au 1er siècle, de même que nous adaptons l’essentiel de son enseignement aux compréhensions du 21e siècle. Pourtant, même à son époque, ses propos défiaient les assomptions culturelles des privilèges et domination masculins. Et sa vision franche et libérante représente maintenant un défi pour quelques-unes des assomptions de notre culture sur le mariage.

Comme l’a remarqué un historien évangélique : « Le christianisme ne possède pas une seule essence culturelle qui est nettement définie. Plutôt, il apparaît sous plusieurs formes (parfois, des formes très différents) dans des siècles différents en divers endroits ». Il l’observe – à propos de notre cérémonie ici aujourd’hui : « Vous trouverez des ressources dans le christianisme pour vous et votre situation culturelle particulière que ceux qui en sont éloignés n’auraient jamais crues possibles ». (Mark A. Noll)

Depuis 30 ans Terry et Ron bâtissent leur mariage sur l’amour agapé, des valeurs communes, la soumission mutuelle et le travail d’équipe.. Ils ont resté en phase l’un avec l’autre. En effet, c’était ce jour même, le 10 mars, en 1982 – l’année où ils se sont rencontrés – où, pour la première fois en 800 ans, tous les neuf planètes de notre système solaire étaient parfaitement alignés. Cela s’appelle la syzygie, d’après le mot grec pour « attelés au même joug ». C’est un symbole approprié de la vie de Ron et Terry ensemble – tandis que les planètes ont longtemps repris leurs mouvements ordinaires et l’état de New York venait de comprendre leur mariage.

Et alors, Ron, promets-tu de continuer à aimer Terry, à l’honorer, à le chérir et à le réconforter, pour le meilleur et pour le pire, dans la maladie et dans la santé, aussi longtemps que vous vivrez tous les deux ?

RON : « OUI ».

Donc, Ron, pour symboliser ton alliance avec Terry, tu peux mettre un anneau sur son doigt.

Et Terry, promets-tu de continuer à aimer Terry, à l’honorer, à le chérir et à le réconforter, pour le meilleur et pour le pire, dans la maladie et dans la santé, aussi longtemps que vous vivrez tous les deux ?

TERRY : « OUI ».

Donc, Terry, pour symboliser ton alliance avec Ron, tu peux mettre un anneau sur son doigt.

Maintenant, en présence de Dieu et de vos familles et amis, tout ce qui nous reste est de proclamer, avec joie et reconnaissance, votre amour – votre mariage.

Prions :

Dieu éternel, Créateur et Rédempteur, nous te remercions d’avoir été avec Terry et Ron dès le début. Nous te remercions de continuer à bénir leur amour, ce qui reflète l’amour que tu nous as si généreusement donné de tant de façons différentes. Que leur amour devienne encore plus profond et mûrisse selon ta grâce et paix. Et que nous, les familles et les amis, fassions notre part pour soutenir leur mariage saint.

Nous prions au nom de Jésus, Amen.

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