Discours d’ouverture donné en été 2010
aux conférences d’Evangelicals Concerned
par Ralph Blair
Un artiste graffiteur met sa griffe sur des poubelles : « Deviens ton rêve ». Le web magazine Salon s’extasie : Lui, c’est « l’artiste de rue le plus vénéré ». Et ceux qui savent qu’ils n’ont pas les moyens de payer les prix exorbitants de Christie’s pour ses trucs croient quand même pouvoir se permettre de gober sa recette du pouvoir pseudo-psychologique.
« Deviens ton rêve ». Il conseille à ceux qui s’estiment inférieurs à leur idéal d’imaginer une version idéale d’eux-mêmes basée sur la version imparfaite à laquelle ils veulent échapper. « Donc, si je m’estime médiocre, plutôt ennuyeux, je peux me transformer moi-même en quelque chose de formidable et de vraiment grandiose ? » Tu rêves, mon pote.
Or, je n’ai rien contre les stimulations aléatoires du réseau de neurones pendant le sommeil, ni les intentions affectueuses ni les visions pour le bien d’autrui. Je critique les fantasmes égocentriques.
D’ailleurs, nous avons tous changé d’avis sur une rêverie ou deux, non ? Et quant au rêve d’enfance d’être pompier ou aux prières pour être ‘ex-gay’ ? Avez-vous jamais dit : « Si je savais alors ce que je sais maintenant » ? Mais vous adhérez à ce que vous pensez savoir maintenant tout comme vous adhériez à ce que vous pensiez savoir autrefois. Eh bien, il se dit que tout est clair avec du recul. Mais à quel point est-ce vrai ? Même avec du recul, on ne peut pas regarder autour du virage d’une route non prise. On ne peut même pas voir la route. Et avez-vous jamais entendu le vieux proverbe : « Prenez garde à ce que vous souhaitez » ?
Eh bien, certains se réveillent et passent à autre chose. Mais beaucoup ne font que passer à une autre rêverie à laquelle ils rêveront d’échapper plus tard, et passeront à encore une autre rêverie à laquelle ils rêveront d’échapper après. Il est vraiment bien plus sage de souhaiter que, comme dans une prière au sage et affectueux Père : « non pas ma volonté, mais ta volonté soit faite ».
Un souhait très commun mais myope, c’est que tous les autres trouvent le courage de partager nos idées ou nos avis, et d’habitude, on souhaite qu’ils arrivent à ces idées au même moment que nous. Mais, aussitôt que nous nous estimons libres de changer d’avis, nous voulons que tout le monde suive notre exemple – qu’ils soient libres de le faire ou non. Est-ce raisonnable ? Cela fait preuve d’amour ? Mais notre souhait peut être révélateur. Peut-être que nous-mêmes n’étions pas si libres de changer d’avis cette dernière fois.
Dans les rêveries comme dans les cauchemars, nous cherchons à fuir de quelque chose vers quelque chose. Aussi sincères que soient les rêveries, elles fuient du réel. Aussi bonnes que soient leurs intentions, elles sont mal informées. Elles attaqueront le rêveur par surprise. Et aussi réels que paraissent les cauchemars, ils déforment la réalité, eux aussi.
Aucune rêverie ne devient réalité. C’est impossible. Elle se compose des mondes parfaits que nous avons inventés pour fuir le monde imparfait que nous n’aimons pas, mais que nous avons et ne comprenons pas. Obsédés par nos contrefaçons, c'est nous qui serons les premiers à être dupés. Les souhaits ne peuvent pas se réaliser ; ils sont des fiascos. Nos souhaits, faits à partir de nos fantasmes avec un égard inadéquat pour les souhaits que font les autres à partir de leurs fantasmes, vont forcément se heurter aux leurs. Quand nos souhaits ne se composent que de ce que nous désirons, et nous ignorons ou même opposons aux souhaits d’autrui, faut-il s’étonner que nos bulles biaisées explosent ?
Quand même, comme en transe, nous rêvons encore, hypnotisés par les promesses de pouvoir que font les tisseurs de rêves, les conférenciers motivateurs et les néo-gnostiques qui promeuvent Le Secret. En rêvant d’être libérés de toutes nos craintes afin d’être disponibles pour tout ce dont nous rêvons, notre mégalomanie se fait piéger dans notre fantasme. Donc, obsédés par une image de nous-mêmes que nous prenons pour vrai, nous ne pouvons pas la faire disparaître. Obsédés par un fantasme dont nous croyons avoir besoin, nous ne pouvons pas la faire disparaître, non plus. Piégés dans les obsessions à l’intérieur de nos cellules du cerveau, nous les avons changées en cellules de prison de l’égocentrisme solitaire.
Les fantasmes hallucinatoires d’un paradis de fous vont sûrement être des billets aller-retour pour les déserts de soi comme si l’on n’est jamais parti. Et bien entendu, c’est vrai. On est piégé dans sa propre connaissance de ses défauts, en se gardant en otage à un idéal fantasmé de soi-même.
Nos propres images de nous-mêmes nous poussent à ne pas vouloir être nous-mêmes. Et nos rêves d’autrui nous poussent à vouloir devenir comme nous les imaginons. Donc, inventant ce que nous croyons être des scénarios émancipateurs, nous trébuchons sur le coup de maître d’un idiot – une succession de fausses libertés.
Et elles se révèlent toutes décevantes. Mais nous apprenons lentement. Et quand ce rêve-là ne marche pas, nous pensons : « Peut-être que plus de la même chose fera l’affaire ». Si cela ne marche pas, nous pensons : « Peut-être qu’un autre rêve fera l’affaire ». Si cela ne marche pas, que faire alors ? Eh bien, certaines personnes – par déception amère voire par désespoir – rationalisent leurs rêves de libération brisés en trébuchant sur leur aigreur et en tombant dans des trappes de cynisme. Et après tout, le cynisme, n’est-il pas synonyme avec les pièges jumeaux du postmodernisme : le mépris élitiste pour et l’indifférence incohérente à la vérité ?
Eh bien, avant de passer à la seule Vraie Liberté qu’il y ait, examinons quelques-uns des rêves de libération fallacieux dans les lieux fictifs dits « Utopie ».
L’ARGENT. Pouvez-vous rêver du pouvoir libérateur d’être né dans une famille qui vaut $4 millions ? L’homme armé d’une bombe qui a essayé de se faire exploser et d’anéantir un avion rempli de passagers le jour de noël 2009 était né dans une telle famille. Les frères Menendez ont tué leurs parents en rêvant d’hériter $90 millions. Ils ont fini par épuiser les biens de seulement $14 millions pour essayer d’éviter d’aller en prison, ce qui est maintenant leur domicile. Mais pourquoi parler des millions ? Pouvez-vous rêver d’être à l’abri de tout besoin, né dans une famille ayant des milliards ? Osama bin Laden était né dans la liberté d’un tel pouvoir. Il a tout abandonné pour le terrorisme et la tuerie. Les fortunes des familles Leopold et Loeb n’ont pas pu les sauver des illusions nietzschéennes du « crime parfait ». Leurs fils ont assassiné un autre garçon dont la fortune de sa famille n’a pas pu le sauver non plus. Le fait d’être héritière des milliards de Johnson & Johnson n’a pas pu sauver Casey Johnson. Elle a conclu : « J’ai tant de choses. Il ne reste rien à vouloir ». Donc, une héritière pharmaceutique est morte de négligence diabétique.
Même dans un énorme tas de fric il y a du bon et du mauvais. Plus nous avons de l’argent, plus nous sommes déçus, car les rêves de plus d’argent promettent plus que l’argent n’en peut offrir. Des rêves du pouvoir entraînent des rêves de l’argent, puis le mirage. Tiens, avez-vous jamais entendu de n’avoir aucun attrait à part votre portefeuille ? Avez-vous jamais entendu des actions en justice qui ne visent que les poches pleines ? Avez-vous jamais entendu que l’on ne peut pas acheter la bonheur – ni le caractère, ni la patience, ni le bon sens, ni l’amour véritable ? Ou ceci : « Si l’on est mort, à quoi bon l’argent » ?
Tout l’argent du monde ne satisfera pas la cupidité, car la cupidité est naïve. Les intrigants d’investissements, les escrocs d’aide sociale, les avocats ‘charognards’, les vendeurs de drogue, les cochons politiques, et les croqueuses de diamants ne sont que quelques-uns des cupides qui ne comprennent rien. Ils n’obtiennent jamais ce dont ils ont besoin, parce qu’ils continuent à chercher la pyrite.
La Bible éclaircit cela. « Ne te tourmente pas pour t’enrichir ». (Prov. 23:4) « L’amour de l’argent est racine de toutes sortes de maux ». (1 Tim. 6:10) Et ces maux ne sont seulement pas dans les agressions et dans le détournement de fonds. C’est dans la négligence et dans le mauvais traitement qui, si non dans les journaux, peuvent se lire dans nos cœurs et dans nos vies.
LA RENOMMÉE. Et bien, quant aux stratagèmes pour acquérir la liberté dans la renommée et l’acclamation ?
Jules Feiffer a écrit ses mémoires. Certains d’entre vous se demandent : « C’est qui ça ? » Et voilà la renommée éphémère ! Le critique de livres du New York Times a dit que Feiffer « cherchait la renommée avec l’implacabilité de Lady Gaga ». Et maintenant d’autres d’entre vous se demandent : « C’est qui ça ? » Ce n’est pas grave : il est déjà question de « la prochaine Lady Gaga ».
« Célèbre » est une rubrique dans le livre de Feiffer. On nous dit qu’il « n’attendait pas que la renommée le trouve. Il la cherchait … et dès qu’il a eu l’occasion, il l’a saisie à deux mains ». Mais, comme l’a ironiquement remarqué le critique, la renommée n’a fait de Feiffer que ce qu’il a lui-même attaqué : « un New-Yorkais névrosé qui s’attendait à ce que le monde soit d’accord avec sa politique, ses besoins et ses désirs ».
Lady Gaga affirme qu’elle « essaie juste de changer le monde, une paillette à la fois ». Mais même deux à la fois, les paillettes ne peuvent pas changer le monde. Elle affirme vouloir que « tout le monde soit ivre de sa renommée ». Elle n’est pas la seule à être gaga de ce rêve-là. Comme les Salahi [Tareq et Michaele Salahi, le couple qui se sont incrustés à un dîner d’Etat donné à la Maison Blanche en novembre 2009], nous fumons tous la même moquette.
Aucune superstar ne se considère comme la célébrité que voient les autres. De son point de vue d’initié, elle croit toujours qu’il n’y a pas de quoi s’extasier. Chaque superstar a peur que quelque secret se révèle bientôt, brisant sa renommée en mille morceaux.
J’essaie de me tenir au courant de ce qui est ‘branché’. Donc, je fais m’envoyer des mises à jour à 365gay. Le site web m’a envoyé cet aguiche : « Voulez-vous savoir ce que Jujubee ou une autre célébrité pense de votre relation ? » Pas vraiment. D’ailleurs, je doute qu’une personne qui se dit « la prochaine grande superstar travelo de l’Amérique » me prête la moindre attention. A propos, avez-vous remarqué son modificateur, ‘prochaine’ ? Elle compte sur « prochaine » pour lancer sa carrière. Mais ce que « prochaine » prédit, dans son propre tour, c’est le rang inévitable d’un has-been.
Le rédacteur a continué à truffer son message de noms de célébrités : « A 365gay, nos bureaux sont à Logo, à l’autre côté de Times Square en face de MTV, notre maison mère. Vous savez ce que ça veut dire ? Des célébrités passent nous voir. Ça m’a fait penser : Et si nous demandions à ces célébrités de conseiller aux lecteurs sur les relations et sur d’autres questions ? » Euh, non. Passons à autre chose.
Tournons-nous vers un conseiller qui est plus sage : le traducteur à succès de la Bible, J. B. Phillips, dans son autobiographie, Le prix du succès : « J’étais bien conscient des dangers de la richesse soudaine et ai pris des mesures sévères pour m’assurer que, bien que confortable, je ne sois jamais riche. J’étais loin d’être aussi conscient des dangers du succès. La corrosion subtile de caractère, le changement inconscient des valeurs et la croissance secrète et monstrueuse d’une idée grandement exagérée de moi-même s’infiltraient peu à peu dans moi ». Voyez, même la renommée non recherchée nous assaille.
Pourtant, malheur à ceux qui sont impossibles à rechercher sur Google ! Peut-être qu’une couverture du magazine People compterait ! Mais, on nous oublierait dès que la prochaine couverture apparaissait. Quand même, qui était sur la couverture de la dernière semaine ? Peut-être si vous gagniez un Oscar ou un prix Nobel ? Combien de gagnants pouvez-vous citer ? Et si vous étiez élu sénateur ou président ? Combien pouvez-vous en citer ? Je ne pense pas aux has-been, aux perdants et à ceux qui rêvent d’être célèbres. Mais vous, vous ne pensez pas à tous les gagnants.
Non. Tout comme les rêves d’argent, les fantasmes de la renommée font défaut de plus d’une façon. Il y a toujours une ‘coterie’ qui vous exclut. L’expérience de faire partie de la ‘coterie’ ne correspondra jamais à votre fantasme de ce groupe. Et même devenir un ‘initié’ célèbre n’élimine pas votre sentiment d’être exclu.
Mais, puisque nous ne pouvons pas nous voir nous-mêmes du point de vue d’un autre cerveau, nous ne nous rendons pas compte que personne d’autre ne partage notre propre version de nous-mêmes. Vous devriez être soulagés de vous rendre compte que personne d’autre n’a vu ni verra jamais même une vision fugitive de votre ‘version’ de vous-même.
La Bible aide à comprendre la folie de chercher la renommée : « L’orgueil précède la ruine ; un esprit égocentrique précède la chute ». (Prov 16,18) Pourquoi est-ce que les machinations d’orgueil implosent ? Les ‘orgueilleux’ sont des imposteurs. Donc, leurs affectations détournent leur attention des conséquences inattendues de leur charade, mais renforcent leur sens de soi non souhaité plutôt que d’en distraire.
Quand Jésus a entendu ses disciples se chamailler au sujet de qui était le plus grand parmi eux, il a dit que, ses disciples à lui devaient servir plutôt que d’essayer d’éclipser les uns les autres. (Luc 22:26) Est-ce que nous servons d’autres gens ou convoitons-nous nos propres paparazzi ?
SEXE. Il était une fois un conte de fées appelé « la libération sexuelle ». Le sexe était dégradé dans une célébration de « la liberté ». Les mantras, maintenant démodés, étaient sottement hors sujet même alors : « Faites l’amour, non la guerre », « Tant d’hommes et si peu de temps ». Et bien que l’homosexualité soit mieux comprise et plus acceptée, en général, le conte de fées n’a pas eu d’heureux dénouement. Elle a entraîné des épidémies de MST, de SIDA et de mauvais traitement, tout en promouvant la porno, la prostitution et la promiscuité qui ne faisaient que renforcer un désir de nouveauté qui gêne les rapports sexuels dans une relation continue. Le taux de natalité des enfants sans père a monté d’entre 3 et 23 pour cent dans les années 1950 à entre 40 et 72 pour cent aujourd’hui (selon la race). En conséquence, les taux de la pauvreté et du crime ont monté. La permissivité sexuelle a échoué, entraînant la désillusion, la catastrophe sociale et les morts prématurées.
Vous croyez avoir manqué le coche ? Repensez-y, car on dit que les règles superficielles du prétendu « sexe protégé » sont suffisantes pour faire face aux séquelles de cette tromperie dite « la libération sexuelle ». L’attaque surprise continue.
L’orientation sexuelle est fixe, tout comme l’attirance sexuelle aux certaines personnes l’est. Certains pensent que cette personne-ci est sexy, et d’autres trouvent celle-là sexy. Nous ne pouvons pas nous rendre nous-mêmes sexy aux autres, ni à nous-mêmes non plus. Nous ne pouvons pas ignorer notre propre sens de ne pas être sexy, même après Dieu sait combien de rencontres sexuelles, de rhinoplasties, d’extensions de cheveux, de liftings et de lipoaspirations. Personne ne se considère comme sexy parce qu’il n’y a pas d’altérité fascinant dans un sens de soi. Peut-être que nous regardons fixement d’autres gens que nous trouvons sexy, mais eux regardent fixement leurs miroirs parce qu’ils ne se sentent pas sexy, et se vexent pour cela. Tout comme nous quand nous regardons dans nos miroirs, eux trouvent beaucoup à ne pas aimer dans les leurs. Donc, il ne faut pas prédire si une autre personne sera attirée par vous basées sur votre image de vous-même. Ne soyez pas anéanti si vous n’êtes pas gaga de vous-même. Mais si jamais vous serez gaga de vous-même, sachez que vous serez dans de beaux draps plus que vous ne le saurez.
La Bible éclaircit la sexualité. La sexualité humaine était créée pour les relations humaines les plus intimes. Et même sous les attentes anciennes de l’inégalité sexuelle, la polygamie pouvait être désastreuse. Rappelez-vous Abraham, Sara et Agar. Donc, les attentes de nos jours pour la parité entre des partenaires, comment peuvent-elles résister à des soi-disant « sophistiqués » assauts du porno, de la promiscuité et du polyamour ?
Eh bien, les étiquettes d’avertissement pour les rêves de liberté en ce qui concerne l’argent, la célébrité et le sexe ne sont pas rares. Mais d’autres rêves de libertés donnent peu d’avertissements, voire aucun.
CARRIÈRE. Les carrières peuvent être libératrices. Mais ceux nourris par la propagande de « je-suis-si-spécial » pendant leur enfance peuvent avoir un sentiment surdéveloppé que tout leur est dû et une éthique du travail sous-développée. On endure donc le travail seulement comme outil pour obtenir des tas d’argent et de loisirs. Espérer tout avoir, c’est de finir par ne rien avoir. Cela provoque le mécontentement et la dépression – sans parler des lettres de licenciement.
Ceux qui ne connaissent rien à l’histoire ne sont pas préparés à l’idée de travail comme labeur. Mais même pour ceux qui sont plus réalistes, le travail devrait être stimulant mais pas trop. Ce qui marche au travail, c’est le juste équilibre. Cet équilibre de la stimulation crée la fluidité, un sens de liberté, d’engagement complet, voire de plaisir.
Mais le travail épanouissant peut monopoliser la vie. La famille et d’autres responsabilités peuvent alors être écartés. Tim Keller, pasteur fondateur de Redeemer Presbyterian Church à New-York, a été récemment questionné : Au bout de 20 ans à Redeemer, « Que voyez-vous comme votre échec le plus grand ? » Sa réponse : « L’un dont je suis sorti indemne, c’est le surmenage pendant dix ans environ ». Keller a ajouté que n’eût été la grâce de Dieu, il aurait pu perdre l’amour de sa famille.
Donc, la liberté que le travail nous offre, même pour le service, peut se transformer en une force contre la liberté. Dans son esprit on peut imiter les panneaux mensongers dans les camps Nazis : « Arbeit Macht Frei » – « Le travail rend libre ! » Ce mensonge attira des victimes à leur mort. Et nous le pouvons aussi.
La Bible aide à comprendre le travail. Ecclésiaste (9:10) nous conseille de faire notre maximum dans quoi que nous fassions. Salomon dit que c’est la seule alternative à l’inaction totale des morts. Paul fait mieux que Salomon, en disant aux Colossiens de faire tout ce qu’ils font de tout leur cœur, et comme pour servir le Seigneur au lieu de juste un patron. (3:23-24) Et la liberté de cette vocation énormément privilégiée, peut en effet nous motiver tous les jours.
LIBERTÉS CIVILES. En plus du service, il y a toujours la vision noble de la liberté et la justice pour tous. Mais la liberté et la justice pour tous sont toujours soumises aux attaques dans ce monde-ci. Aujourd’hui, ces attaques viennent des dictateurs marxistes, des terroristes islamistes, des anarchistes, d’une culture prédisposée aux divisions et au rancœur comme le montrent les pharisiens de gauche et de droite, et même des comités-nounou d’exactitude politique qui favorisent une diversité sélectivement privilégiée.
Les idéaux de la liberté et la justice pour tous se perdent dans notre obsession de ne servir que nous-mêmes, en refusant d’apporter notre soutien aux captifs qui ne se ressemblent pas à nous, ni parlent, ni se comportent, ni croient, ni pensent comme nous. Nous répartissons en des camps de ‘moi’ contre ‘vous’, ‘nous’ contre ‘eux’ : cools, binoclards, noirs, blancs, latino-américains, démocrates, républicains, la Gauche, la Droite, LGBTQ, voire le baptême par immersion contre le baptême par aspersion. Prenons-nous la peine de même essayer de comprendre, encore moins de défendre, les droits de ceux qui ne sont pas d’accord avec nous ? Ou continuons-nous à égoïstement faire un faux témoignage en cherchant nos intérêts personnels au lieu des intérêts de tous ?
Quand EC témoigne de la gentillesse (y compris le soutien financier) envers des groupes chrétiens qui ne sont pas encore d’accord avec nous sur la question de l’homosexualité – des groupes que les activistes LGBT prennent pour cible dans des stratagèmes de vengeance – certains bénéficiaires répondent avec gratitude et nous demandent de leur raconter notre histoire. Mais être d’accord avec nous, ce n’est pas une condition préalable. C’est moi qui dis cela, moi qui lutte depuis 1962 – quand je travaillais au sein d’Inter-Varsity – pour aider à mieux comprendre les questions d’homosexualité.
Or, même si les autres pensent que nos idées sur l’homosexualité nous séparent du Christ, cela ne signifie pas que c’est le cas. Nos idées sur l’homosexualité n’ont aucune incidence sur ce qui nous relie au Christ et à la famille la plus diverse en termes de race, d’ethnicité, de culture, de standing, de politique, d’économie, de formation, de théologie et de sexualité jamais rassemblée sur terre – le Corps du Christ. Le seul lien nécessaire parmi ceux qui sont en Christ est le Christ, le seul et l’unique Sauveur du péché et de la mort et le seul et l’unique Seigneur souverain. Que nous soyons homos ou hétéros, nous déformons l’Evangile quand nous forçons d’autres chrétiens de piétiner leur sens moral plutôt que d’obéir au Christ en aimant toute la famille du Christ comme Il nous aime.
La Bible aide à comprendre ici. David a vu que seulement les insensés disent « non » au Dieu, celui dont a parlé Paul : « ce qu’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, Dieu lui-même le leur ayant fait connaître ». (Ps 14:1 ; Rom 1:19) Même un déiste comme Thomas Jefferson écrit que c’est une « vérité évidente ».
Saint-Augustin de prier : « Tu nous as créés pour Toi-même et nos cœurs ne connaîtront pas la paix jusqu’à ce que nous trouvions le repos en Toi ». C. S. Lewis connaissait une profonde envie, donnée par Dieu, que faire partie de ce monde-ci ne peut jamais assouvir. Chesterton et Muggeridge désiraient vivement à se sentir comme chez eux dans ce monde, mais savaient ne pas pouvoir – ayant été faits pour un autre monde. D’Abraham et de Bunyan, à King et au-delà, nous les pèlerins cherchons une cité aux fondements, dont Dieu est l’architecte et le constructeur. (Hébr 11:10) Ayant foi en Dieu, nous continuons d’avancer vers la terre promise, la nouvelle Jérusalem, le ciel nouveau et la terre nouvelle. (Apoc 21) Pas de « meilleure vie maintenant » !
Pourtant, nous nous inclinons si facilement devant les idoles, les idéologies, les célébrités, voire les dictateurs de ce monde-ci, qui se servent de nos envies à leurs propres fins : Lénine, « l’Elu », Staline, « Ô Eternel, qui donne vie à l’homme », Hitler, « Celui » qui est né pour sauver la civilisation et alors, il y eut Mao, le « dieu » du Petit Livre Rouge. Ces monstres-dieux athées ont fini par massacrer des millions et des millions de personnes créées à l’image même du vrai Dieu.
En plus de notre conscience de Dieu, nous avons conscience de la morale. Cela s’exprime dans les versions nombreuses d’une règle de réciprocité ou la « Règle d’or » : Faites pour les autres ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous ; ne faites pas pour les autres ce que vous ne voudriez pas qu’ils fassent pour vous. Et des études récentes à l’université de Yale montrent des « preuves … que les humains possèdent effectivement un sens moral rudimentaire dès le tout début de la vie ». (Paul Bloom)
Au Ier siècle apr. J.-C., dans celui dont l’avènement a signalé le tournant de tous les siècles, les divisions vieilles comme l’Eden ont commencé à s’écrouler et à être remplacées par une compréhension de l’amour auparavant inconnue.
Quand on a présenté un parchemin à Jésus dans sa synagogue natale, il l’a déroulé et a lu le 61e chapitre d’Esaïe : « L’Esprit du Seigneur repose sur moi … il m’a désigné par l’onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres, …. pour apporter la délivrance aux opprimés ». Jésus d’expliquer : « Aujourd’hui même, pour vous qui l’entendez, cette prophétie de l’Ecriture est devenue réalité. » Cela a plu aux gens. Mais alors, il s’est identifié à leur prophètes rejetés et a rappelé à l’assemblée ce qu’ils voulaient oublier : qu’Elie et Elisée ont été envoyés pour ignorer Israël afin d’aider les étrangers, les ‘chiens’ : une veuve de Sidon et un lépreux syrien. En entendant ces paroles, tous ceux dans la synagogue se sont mis en colère et ont essayé de tuer Jésus en le précipitant du sommet de la montagne. (Luc 4) Mais il s’est éloigné. Les puissances politiques et religieuses devait finalement le tuer. En fait, Jésus a lui-même donné sa vie de son plein gré pour eux tous.
Après sa résurrection, les choses ont changé de façons radicales. Comme l’a écrit Paul : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus male et femelle ; car tous vous êtes un en Jésus Christ ». (Gal 3:28) La discrimination orgueilleuse qui tirait ses racines des concepts d’ethnicité, de classe, de sexe et d’autres pour échapper à un sens d’infériorité commençait à s’écrouler. Ce changement choquant comprenait même le paire de « male et femelle » – Paul cite ici une phrase du texte sur Adam et Eve dans la Genèse 1:27, modifiant sa combinaison antérieure de « ni / ni ». (cf., F. F. Bruce)
Quant à cette transition des délusions défensives de liberté à la grande vérité du coûteux don de liberté de Dieu en Christ, il n’y a pas de mots plus mordants que ceux employés par Paul pour reprocher aux chrétiens gentils d’avoir gobé les promesses ethnocentriques de plus de pouvoir dans un prépuce sanglant que dans le sang de la chair de Dieu.
Les faux enseignants étaient des schmucks – le mot yiddish pour prépuce, centre de la controverse. Se faisant passer pour les gardiens de la tradition, munis de versets bibliques, ils insistaient : Pour être chrétiens, les Gentils devaient devenir Juifs et se débarrasser de leurs prépuces. Leurs descendants insistent : Afin d’être chrétiens, les homos doivent se changer en hétéros et se débarrasser de leur homosexualité. Aujourd’hui, le centre d’intérêt est les organes génitaux des gays et des lesbiennes. Mais c’est le même vieux démenti du caractère mortel du péché, et le même vieux rêve du salut superficiel sans aide de Dieu.
Donc, nous nous tournons maintenant vers les avertissements de Paul contre les rêves de liberté sots de son temps, afin de nous protéger contre les rêves de liberté sots de nos temps.
Comme le dit clairement Paul dans son épitre aux Galates : C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis ! (5:1) Un spécialiste Paulinien affirme que c’est « presque unique dans les lettres de Paul quant à sa force passionnée, sa polarisation de choix, et son rejet de ceux opposés à lui ». (James D. G. Dunn) Pas surprenant ! L’Evangile de Paul est en conflit avec tout légalisme minable qui nous fait si vite descendre dans le pharisaïsme mortel.
Donc, comme l’affirme Paul : Tenez ferme. Ne les laissez pas vous asservir à nouveau.
Puis, il a pratiquement crié son objection, en s’interrompant lui-même pour affirmer : Moi, Paul, je vous le déclare: si vous les laissez vous circoncire, le Christ ne vous sera plus d’aucune utilité. Comment l’exprimer plus vigoureusement ?
Dans ces cercles-là, les organes génitaux des Gentils étaient des sujets brûlants. Comme les pharisiens comprennent mal la grâce de Dieu ! Dans des cercles similaires de nos jours, les sujets brûlants sont les organes génitaux des hommes gays et des lesbiennes. Comme les pharisiens comprennent mal la grâce de Dieu et l’amour engagé de même sexe ! Du temps de Paul, leur centre d’intérêt était les bouts des pénis. De notre temps, leur centre d’intérêt est deux pénis ou deux vagins dans un seul lit. C’est étrange la façon dont la Bonne Nouvelle que Dieu était en Christ, réconciliant le monde à lui-même, se perde dans l’obsession pour les organes sexuels. Au lieu de la gratitude pour la grâce généreuse de Dieu envers tous, on trouve le bavardage sans grâce au sujet des organes génitaux de quelques personnes.
Les Juifs ont dit que, pour les chrétiens, aucun pénis ordinaire ne suffirait. Chacun devait se faire circoncire. Pourtant, les Gentils ainsi que les Juifs n’ont connu que leur propre sorte de pénis. Les hétéros prétendent qu’un couple chrétien doit se composer d’un pénis et d’un vagin, et qu’aucun couple chrétien ne peut se composer de deux pénis ou de deux vagins. Pourtant, le couple de même sexe, pas moins que les hétéros, sait que l’amour est l’amour. Bien sûr, ni les Gentils ni les homos ne se mettent dans ces embarras. Ce ‘ministère’, c’est la particularité égocentrique des mouches du coche, fourrant leur nez partout au nom de la religion.
Paul répond à toutes ces absurdités sans équivoque possible. Il voit que la demande aux chrétiens Gentils de se débarrasser du bout du pénis afin de réaliser le But pour lequel a été accompli le travail de Jésus sur la croix, équivaut à soutenir que le Christ n’avait pas besoin de prendre la peine de mourir d’une façon si tragique mais inefficace. Voici l’argument de Paul appliqué à nous : Si la vie en Christ nous demande de supprimer le peu de notre cerveau qui s’occupe du sexe, avec quoi nous étions nés et élevés, afin de pouvoir réaliser le But pour lequel fut accompli le travail de Jésus sur la croix, nous aussi, nous soutenons que le Christ n’avait pas besoin de prendre la peine de mourir d’une façon si tragique mais inefficace.
Peut-être que la Résurrection aurait dû être reportée jusqu’à ce que les Gentils auraient tous enduré la circoncision et les homos auraient tous subi des vies sans sexe. Ainsi, la déclaration de Pâques que la dette du péché était payée aurait pu être fondée sur quelque chose de beaucoup plus puissant que le sang du Fils de Dieu.
Eh bien, il y aurait des implications morales de la circoncision : Tout homme qui se fait circoncire est tenu d’accomplir la Loi tout entière. Ils perdraient plus que leur prépuce sanglant ; ils perdraient leur liberté en Christ, achetée par le sang. Ils seraient piégés dans les routines accablantes de rituels et de règles – en enfreindre une seule, c’est en enfreindre toutes. Au lieu de la liberté, il y aurait la responsabilité sans fin. Comme l’explique un spécialiste Paulinien : « Ce qu’on demande d’eux n’était pas simplement une question d’un seul acte de circoncision, mais une mode de vie entière, une assimilation et une absorption complètes d’aucune identité Gentile distincte ». (James D.G. Dunn)
Aujourd’hui, ce qu’on demande n’est pas seulement question d’un acte sexuel, mais d’une négation totale de la seule intimité sexuelle qu’une personne puisse connaître : l’amour fidèle d’un(e) époux(se) du sexe approprié. A cette époque-là, on demandait aux Gentils de se faire circoncire. Aujourd’hui, on demande aux homos de se priver de l’intimité sexuelle. Il était simple, bien que douloureux, de se faire circoncire. Mais on oublie cela. Est-il simple de se priver de l’intimité avec un cher partenaire à vie ?
Paul soutient qu’essayer de se conformer à la loi c’est d’attirer la malédiction de la loi. Vous tous qui cherchez la justification dans la Loi, vous êtes séparés du Christ. Vous êtes déchus de la grâce.
Paul est tellement peiné par les exigences des moralisateurs qu’il se permet la polémique hyperbolique. Et il a tout à fait raison. Dit-il : Même si l’on tient compte de la circoncision, ils sont séparés du Christ. Ils jouent avec le feu.
D’ailleurs, quant à la loi, Paul peut les surpasser tous : « circoncis le huitième jour, Israélite de naissance, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Eglise ; face aux exigences de la loi, sans reproche ». Mais il avait rejeté toutes ces qualifications en raison de la croix du Christ : « Toutes ces choses constituaient, à mes yeux, un gain, mais à cause du Christ, je les considère désormais comme une perte … non pas avec une justice que j’aurais moi-même acquise en obéissant à la Loi mais avec la justice qui vient de la foi en Christ ». (Phil 3:7,9)
Paul « relativise entièrement la distinction traditionnelle entre les Juifs et les Gentils en ce qui concerne la question de circoncire ou non ». (Dunn) En Jésus Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a pas la moindre valeur.
Hé, attendez un peu : Dieu n’avait-il pas dit à Abraham, « père d’une multitude de nations » (goyim), que la circoncision devait être un signe éternel, non négociable, de l’alliance de Dieu, même pour les Gentils liés à Abraham, bien que non de sa descendance ? (Gen 17) Oui !
Mais non. Paul est inébranlable : La seule chose de valeur, c’est la foi dynamisée par amour. « La seule chose » ? A cette époque, cela aurait paru aussi édulcoré qu’il le paraît aujourd’hui. Mais quelques soi-disant textes-preuves que choisissent les prédicateurs pour nous critiquer ne peuvent pas rivaliser la lumière éclatante de l’appel de Dieu à la foi et à l’amour – grâce aux prophètes de Dieu, dans Jésus lui-même, et grâce à ses apôtres.
Vous couriez si bien. Qui a brisé votre élan pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? Paul emploie une image non-kasher et un jeu de mots exprès : la piste était trayf parce que les goyim couraient tout nu, leurs organes génitaux incirconcis à la vue de tous.
Comme le dit Paul : Une telle influence ne vient pas de Celui qui vous appelle.
Il répète son jugement que promouvoir la circoncision est un problème grave. La question est très importante, puisqu’un peu de levain fait lever toute la pâte.
Paul a commencé cet épitre par appeler le légalisme un évangile étranger qui n’en est pas un du tout. (Gal 1:6-7) Donc, il dit à ces chrétiens, celui qui sème le désordre chez vous, quel qu’il soit, subira la condamnation divine.
Il suggère sarcastiquement que ceux qui promeuvent la circoncision doivent se castrer. Si un petit coup vaut tant, pourquoi s’arrêter ! Finissez le travail ! Grossier, mais approprié. Le fait de rejeter les Gentils à moins qu’ils ne se fassent circoncire viole leur liberté en Christ. Paul se réfère peut-être aux rites de castration, une obligation pour les adeptes de Cybèle, mais interdite aux Juifs (Deut 23:1). De même, n’importe quelle circoncision cultuelle des chrétiens Gentils disqualifiait leur foi. Ironiquement, les moralisateurs anti-gays imitent les moqueries de Paul quand ils nous prêchent. Quant à eux, pourquoi pas finir le travail et se priver eux-mêmes de tout bonheur conjugal ?!
Comme le dit Paul : Vous avez été appelés à la liberté. La liberté n’est pas un avantage de la vie en Christ ; la liberté est le but de la vie en Christ. « Le travail libérateur du Christ devient la condition dont dépend tout le reste ». (Charles Cousar)
Paul met en garde contre le légalisme et le libertinage, car les deux corrompent la liberté chrétienne : Ne faites pas mauvais usage de cette liberté pour vivre selon les manières de ce monde-ci.
Le terme qu’emploie Paul pour signifier les usages de ce monde-ci est sarx – le mot grec pour « chair ». Malheureusement, quand nous entendons « chair », nous n’entendons que « sexe ». Mais Paul veut dire embrasser toute l’opposition de ce monde-ci aux priorités de Dieu. Et il donne quelques exemples des usages de ce monde : l’envie, la débauche, les querelles, les accès de colère, la violence sexuelle et les péchés de soi-disant « spiritualité ». Il dénonce tous les « actes de la chair » ainsi qu’il a dénoncé tous les « actes de la loi ». Les deux sont des tentatives de vivre dans la mortalité pharisaïque.
N’importe quelle liberté ne suffit pas, car le genre humain déchu est enclin à sarx. Paul avertit que même la liberté en Christ peut se tordre pour se livrer à sarx. Au lieu de rationaliser notre liberté chrétienne, Paul nous encourage à utiliser cette liberté pour être des serviteurs les uns des autres par amour. Et nous avons été libérés pour faire de même.
L’objectif de la liberté chrétienne n’est pas de nous faire plaisir. C’est d’aimer Dieu et notre prochain. Et avec des cœurs purifiés et des esprits qui savent que nous sommes infiniment aimés dû au travail qu’accomplit le Christ pour nous tous, nous pouvons vraiment se permettre d’aimer librement.
Paul d’affirmer : Car la Loi se trouve accomplie tout entière par l’obéissance à cette seule parole : ‘Aime ton prochain comme toi-même’. Il ne cite que la dimension horizontale car, si nous n’aimons pas ceux qui portent l’image de Dieu, comment pouvoir prétendre aimer Celui à l’image de qui ils ont été créés ?
Quant au péché, ce n’est pas une question des accusations que lancent certains pécheurs contre d’autres pécheurs. Le péché est ce dont nous avons tous besoin d’admettre : notre hostilité égocentrique ou notre indifférence envers Dieu et envers le vrai bien-être de l’un l’autre. Et ce péché tue de plus d’une façon.
Notre Sauveur est mort pour nous sauver du péché et de la mort. Prenons donc notre propre péché au sérieux. Prenons donc la grâce de Dieu en Christ au sérieux. Et ne pensons pas que le bout d’un pénis ni qu’un clitoris est le point crucial. Le point crucial, c’est la croix du Christ. Le point crucial, « avant la fondation du monde », (Eph 1:4) c’est ainsi : Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte de nos fautes. (2 Cor 5:19) Voilà ce qui compte.
Et ce qui compte passe avant n’importe quelle réponse. La foi chrétienne n’est pas juste une autre publicité pour la règle de réciprocité. Ainsi que Flannery O’Connor l’a exprimé de manière franche et directe : « Ce n’est pas une question de Faites Pour Les Autres. Cela peut se trouver dans n’importe quelle programme de culture éthique. C’est le fait de la Parole faite chair ». Et voilà la vérité de Jean 3:16.
Et donc, la mode de vie de gratitude, en réponse à l’Evangile, comprend s’aimer les uns les autres, se réjouir avec ceux dans la joie, pleurer avec ceux qui pleurent, se lier d’amitié avec les isolés, partager avec les indigents, agir dans les intérêts d’autrui aussi bien que les siens, ne pas tenir compte du mal, refuser de se venger, bénir ses oppresseurs, et, dans la mesure où cela dépend de soi, vivre en paix avec tout le monde. (Rom 12 ; 1 Cor 13 ; Phil 2) Ceux-là ne sont que des échantillons de la mode de vie de gratitude – mais vous saisissez l’essentiel.
Les premiers chrétiens ont pris tous ces pronoms pluriels dans le Notre Père au sérieux. Notre Père, donne-nous notre pain quotidien … remets-nous nos dettes … comme nous remettons à nos débiteurs … ne nous soumets pas … délivre-nous. Et aucun d’entre eux n’est le ‘pluriel royal’, non ? Remarquez aussi : c’est ton nom (ou autorité), ta volonté, ton règne – non pas notre autorité, notre volonté, notre règne, encore moins mon ou le mien. La mode de vie de l’Evangile est axée sur nous, non sur moi. C’est parce qu’il ne s’agit pas d’isolement. Il s’agit de notre vie ensemble en Christ. Si vous vous demander, « Mais où suis-je moi dans tout cela ? », la réponse est : avec le Christ et sa famille. En Christ nous trouvons notre place.
Pour EC, s’agit-il du Christ et de sa Bonne Nouvelle, ou s’agit-il simplement d’un autre ghetto LGBT de la fausse fierté ?
Admettons-le. Tout notre mécontentement myope à l’égard de nos sentiments frivoles d’infériorité, et tous nos rêves débiles de liberté sont de mesquins jeux de pouvoir d’auto-tromperie égoïste qui ne commencent même pas à s’occuper du vrai problème. Notre mécontentement doit creuser plus profondément, discernant nos plaintes idiotes et dédaignant nos mensonges et nos alibis d’autosuffisance. Les rêves égoïstes et les jeux de pouvoir de l’histoire n’ont jamais libéré personne de l’infernale obsession de soi et ne le feront jamais. Ce n’est que dans l’amour et le sacrifice de soi du Christ crucifié, et dans sa résurrection que nous pouvons être libérés de la mort qu’entraîne la égocentrisme du péché, pour connaître la liberté en Dieu, qui, comme le dit Paul, sera un jour « tout en tous ». (1 Cor 15:28)
Longtemps connue mais si facilement abusée, notre « envie d’être reconnu », comme l’a écrit C.S. Lewis, « afin de combler l’abîme qui nous sépare du cœur des choses » sera satisfait dans cet amour de Dieu, celui qui sera notre « tout en tous ».
Il y a vraiment plus de choses dans le ciel et sur la terre que n’en rêve la philosophie d’Horatio ou d’aucun de nous. Et, dans l’âge à venir – non dans nos rêves, mais en Dieu – chaque vraie envie sera satisfaite. Au festin des noces de l’Agneau – quoi que cette métaphore signifie – nous tous, sœurs et frères, serons la fiancée du Christ, et Il sera notre Epoux. (Apoc 19)
John Newton, capitaine et auteur du chant « Grâce étonnante », a écrit d’autres hymnes aussi, dont un dans lequel il a appelé Jésus « mon époux ». Certains hommes et femmes ne peuvent pas se résoudre à chanter cette ligne-là ? Eh bien, comment font-ils face à une image de se marier avec un Agneau ? Et comment font-ils face à des métaphores qui, selon toute apparence, donnent à entendre la polygamie ou l‘inceste ? Ils ont besoin de regarder plus haut et de se préparer pour la joie ineffable et pleine de gloire. Car un jour, femmes et hommes, sœurs et frères ensemble, « de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, de toutes les nations » seront la fiancée au Festin des noces de l’Agneau de Dieu.
Libérés enfin de l’anxiété de notre isolement égocentrique et immoral, et sachant enfin à quel point nous avons toujours été aimés, nous n’essaierons plus de vanter nos propres mérites, mais nous nous réjouirons de Celui qui, ayant en vue la joie qui Lui était réservée, a souffert la mort sur la croix afin que nous, sa joie, puissions partager, en Lui, le bonheur absolu de l’Être, la Vérité et l’Amour éternels de Dieu. (Héb 12:2) Nous nous connaîtrons enfin nous-mêmes tels que nous sommes : la chère fiancée du Christ. Nous connaîtrons enfin le Christ tel qu’Il est : notre cher Epoux. Et vous savez quoi ? Nous serons enfin chez nous !
© 2010 Ralph Blair, tous droits réservés
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